Le journal du CNRS parle de nos travaux en cours sur les grains de Bennu !

Les mesures ont commencé depuis mi-novembre sur les premiers grains de l’astéroïde carboné Bennu extraits de la capsule d’OSIRIS-REx (NASA). Nous participons à ces premières analyses au CRPG avec des mesures en sonde ionique et aux gaz rares. Cet article dans le journal du CNRS parle de notre implication avec d’autres équipes françaises.

@ Nasa / Goddard / University of Arizona

First PhD paper of Dorian Thomassin, now online!

In this paper, we confirm the high hydrogen content in enstatite chondrite chondrule mesostasis and show that hydrogen is linked to sulfur in the chondrule glass.

Thomassin D., Piani L., Villeneuve J., Caumon MC., Bouden N., Marrocchi Y. (2023) The high-temperature origin of hydrogen in enstatite chondrite chondrules and implications for the origin of terrestrial water. Earth and Planetary Science Letters 616, 118225. doi: 10.1016/j.epsl.2023.118225

L’origine de l’eau sur les planètes rocheuses !

Un article de review dans la revue Elements co-écrit avec André Izidoro (Rice University) sur l’origine de l’eau de la Terre et des planètes rocheuses vue par le prisme des météorites et des modèles de formation planétaire :

Izidoro A., Piani L. (2022) Origin of Water in the Terrestrial Planets: Insights from Meteorite Data and Planet Formation Models. Elements 2022;; 18 (3): 181–186. doi: 10.2138/gselements.18.3.181

First paper of the Hayabusa 2 initial-analysis chemistry team : Yokoyama et al.

The first results obtained by the Hayabusa 2 initial-analysis chemistry team lead by Professors T. Yokoyama and H. Yurimoto are now published in Science. Results shows that the fragments of Ryugu returned by the Hayabusa 2 space mission are close CI-type carbonaceous chondrite meteorites but with less water indicated that this could be a more pristine material than CIs.

Yokoyama T., Nagashima K., Nakai I., Young E. D., …, Piani L., …(140 authors), Shogo Tachibana, Hisayoshi Yurimoto. Science, June 2022. Samples returned from the asteroid Ryugu are similar to Ivuna-type carbonaceous meteorites. DOI : 10.1126/science.abn7850

Abstract

Carbonaceous meteorites are thought to be fragments of C-type (carbonaceous) asteroids. Samples of the C-type asteroid (162173) Ryugu were retrieved by the Hayabusa2 spacecraft. We measure the mineralogy, bulk chemical and isotopic compositions of Ryugu samples. They are mainly composed of materials similar to carbonaceous chondrite meteorites, particularly the CI (Ivuna-type) group. The samples consist predominantly of minerals formed in aqueous fluid on a parent planetesimal. The primary minerals were altered by fluids at a temperature of 37 ± 10°C, 5.2+0.7/−0.8 million years after formation of the first solids in the Solar System. After aqueous alteration, the Ryugu samples were likely never heated above ~100°C. The samples have a chemical composition that more closely resembles the Sun’s photosphere than other natural samples do.

Ti and Cr isotopes for Ryugu and other Solar System materials.

Eau dans les différentes chondrites carbonées / Water in the different carbonaceous chondrites

Piani L., Marrocchi Y., Vacher L. G., Yurimoto H., Bizzarro M. (2020) Origin of hydrogen isotopic variations in chondritic water and organics. Earth and Planetary Science Letters, Vol. 567, 117008. doi.org/10.1016/j.epsl.2021.117008

Dans ce nouveau papier paru en ligne en mai dans la revue EPSL, nous avons utilisé la méthode de mesure in situ en sonde ionique « D/H vs. C/H » (Piani et al. 2018, Nat. Astro.) pour estimer la composition isotopique de l’eau de nombreuses chondrites carbonées (CM, CI, CO, CR, ungrouped). Nous montrons que les variations D/H observées ne sont pas le résultats de processus secondaires sur le corps parent astéroïdal et proposons un modèle pour expliquer la distribution du D/H de l’eau et de la matière organique au moment de la formation de ces différentes chondrites.

In this recent paper published in EPSL, we report the in situ determination of the water D/H ratio in different types of carbonaceous chondrites (CM, CI, CO, CR, ungrouped) using a method recently developed on SIMS (Piani et al. 2018, Nat. Astro). We show that the D/H variations of water and organics in the different chondrite types are not the result of parent body processes and we propose a model to explain these distribution in the disk at the time and place of the chondrite parent formation.

D/H ratios of water in different carbonaceous chondrites: distinct and unique values are found for each chondrite type

La Terre a-t-elle toujours été bleue ?

La Terre a-t-elle toujours été bleue ? par Guillaume Paris & Laurette Piani, The Conversation, Oct. 2020

Un article grand public en français co-écrit avec Guillaume Paris et publié aujourd’hui (18/10/2020) sur le site français The Conversation. Cet article fait suite à un autre article des mêmes auteurs sur l’origine de l’eau sur Terre et parle de l’histoire de l’eau et des océans et du rôle de l’eau dans les phénomènes géologiques qui ont façonnés la Terre.

Interactions entre eau, tectonique des plaques et CO₂. Guillaume Paris

Pourquoi y a-t-il de l’eau sur Terre ?

Pourquoi y a-t-il de l’eau sur Terre ? par Laurette Piani & Guillaume Paris, The Conversation, Oct. 2020

Un article grand public en français co-écrit avec Guillaume Paris et publié aujourd’hui (19/10/2020) sur le site français The Conversation. Cet article fait suite à la publication de notre récent papier à Science. Il est associé à un autre article des mêmes auteurs sur l’histoire de l’eau sur Terre.

Le système solaire était au départ un nuage de gaz et de poussière à partir duquel les planètes et différents corps se sont formés par agglomération des poussières. L’incorporation de l’eau dans les corps planétaires dépend de la température environnante, aux faibles pressions du milieu interplanétaire : au dessus de -120 °C, l’eau est sous forme vapeur et ne s’agglomère pas aux autres solides. Laurette Piani

La Terre pourrait avoir été riche en eau dès le départ / Earth may have always been wet

Piani L., Marrocchi Y. , Rigaudier T. , Vacher L.G. , Thomassin D., Marty B. (2020) Earth’s water may have been inherited from material similar to enstatite chondrite meteorites. Science, Vol. 369, Issue 6507, pp. 1110-1113. Full text available here.

EC-sans-fond

Morceau d’environ 10 cm de la chondrite à enstatite Sahara 97096 dans laquelle des concentrations d’eau de l’ordre de 0.5 % en poids sont mesurées. Si notre planète était formée uniquement de ce matériau, elle contiendrait jusqu’à 23 fois la quantité d’eau présente dans l’ensemble des océans. // Piece of the meteorite Sahara 97096 (about 10-cm long), an enstatite chondrite that contains about 0.5 weight % of water. If Earth formed entirely of this material, it would have received 23 times the total mass of water present in the Earth’s oceans. Sample from the National History Museum (Paris).

La Terre est la seule planète du système solaire à posséder de l’eau liquide à sa surface. Cette caractéristique est fondamentale, car cette eau a joué un rôle majeur dans l’apparition et le développement de la vie sur notre planète. Une grande question agite néanmoins la communauté scientifique : quelle est l’origine de l’eau sur Terre? En effet, les roches constitutives de la Terre sont supposées sèches car elles proviennent de zones internes du Système Solaire où régnaient des températures trop élevées pour que l’eau condense et s’agglomère aux autres solides sous forme de glace. L’hypothèse souvent évoquée est celle d’un apport tardif, après les premières étapes de formation de la Terre, par des petits corps hydratés tels que des comètes ou des astéroïdes carbonés. La quantité d’eau des roches constitutives de la Terre n’a néanmoins jamais été précisément estimée. Il existe pourtant des analogues disponibles sur Terre : ce sont les météorites du groupe des chondrites à enstatite correspondant à moins de 2% de l’ensemble des météorites.

Dans un article publié dans la revue Science, nous avons déterminé de façon précise les concentrations en eau des chondrites à enstatite. L’utilisation couplée de deux techniques analytiques, la spectrométrie de masse conventionnelle et la sonde ionique, a permis de montrer que l’on pouvait s’affranchir de la contamination terrestre et mesurer de façon fiable de faibles teneurs en eau comme celles mesurées dans les chondrites à enstatite. Les résultats obtenus montrent que les chondrites à enstatite contiennent suffisamment d’eau pour avoir apporté au minimum l’équivalent de trois fois la quantité totale d’hydrogène présent dans l’eau des océans terrestres et peut être beaucoup plus ! ! L’utilisation de rapport isotopique, véritable ADN des éléments chimiques, permet ensuite d’affiner la comparaison entre la Terre et les chondrites à enstatite. La composition isotopique en hydrogène des chondrites à enstatite est en parfait accord avec celle de l’eau stockée dans le manteau terrestre. Il apparait donc que la Terre s’est formée à partir d’un matériel suffisamment riche en hydrogène pour fournir la quasi-totalité de l’eau terrestre. Ces résultats montrent également qu’une grande partie de l’azote atmosphérique (gaz le plus abondant de l’atmosphère terrestre) pourrait aussi provenir des chondrites à enstatite, faisant de ces roches, analogues des constituants principaux de la Terre, les pourvoyeurs des éléments fondamentaux pour le développement de la vie sur Terre. La Terre a donc toujours été riche en eau et cette caractéristique est fondamentale au regard du développement de la vie sur notre planète.

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Earth is the only planet of our Solar System with liquid water on its surface. This is a fundamental characteristic, as water certainly played a major role in the appearance and development of life on Earth. A great question remains though: where does this water come from? Indeed, the Earth’s building blocks are supposed to be dry, as they come from inner zones of the Solar System where temperatures have been too high for water to condense and be accreted with other solids during planet formation. It is commonly considered that water was delivered to Earth at the end of its formation by hydrated bodies such as comets or hydrated asteroids formed in the outer Solar System. Nonetheless, the water content of the Earth’s building blocks has never been precisely estimated. Yet, potential analogues of these building blocks are available on Earth: the meteorites from the enstatite chondrite group, that correspond to 2% of the known meteorites.

In this paper published in the Science review, we have determined the water concentration and composition of a series of enstatite chondrites. The coupling of two analytical techniques, the conventional mass spectrometry and the secondary ion mass spectrometry (SIMS), allowed them to precisely measure the low water contents of enstatite chondrites without being biased by terrestrial contamination. The results demonstrate that the enstatite chondrites contain enough water to deliver at the minimum 3 times the total amount of water of the Earth’s oceans and probably much more! To investigate the comparison between the Earth and the enstatite chondrites further, the authors traced water’s origin by measuring the hydrogen isotopic ratios. The isotopic ratio is a type of signature akin to DNA for a chemical element. We found the hydrogen isotopic composition of enstatite chondrites to be similar to the one of the water stored in the terrestrial mantle. It thus appears that the Earth might have been formed from a material that both contains enough water and possesses the right isotopic composition to explain almost all of the water present today. The paper also proposed that a large amount of the atmospheric nitrogen (the most abundant component of the Earth’s atmosphere) could also come from the enstatite chondrites. The Earth could thus have always been wet and this is of major importance for the development of life on our planet.